Ça Se Passe Là-Haut

Ça Se Passe Là-Haut

L'infini se contemple indéfiniment.

Eric Simon

Astronomie, astrophysique, cosmologie, astroparticules...

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 6

Je sais bien que c'est une quête sans fin. Il se peut très bien que la matière noire n'ait jamais existé et que les observations étranges de rotation des galaxies soient dues à autre chose comme des effets de la gravitation encore totalement incompris. Mais on cherche quand même cette matière noire. Il faut chercher cette possible explication. Pour se rassurer ou pour se dire qu'on a bien cherché toutes les pistes, même les plus loufoques. C’est vrai que ça peut paraître presque trop simple : les étoiles des galaxies tournent trop vite par rapport au cas où elles seraient les seules présentes, alors on imagine qu'il y a une autre matière massive qui les englobe, mais qui est invisible. Facile.
On a du mal à imaginer les quantités phénoménales de particules en tout genre qui nous traversent à chaque seconde. Déjà, imaginer des photons, qu'ils soient de la lumière visible, infra-rouge ou des rayons gamma n'est pas aisé, mais quand on évoque des neutrinos ou des muons, c'est encore plus ardu, alors des WIMPs... C'est pourtant indispensable de penser les WIMPs, de les imaginer filant à grande vitesse tout autour de nous, de les voir traverser son propre corps sans aucune interaction, et de les visualiser en train de collisionner un noyau atomique de xénon de notre détecteur puis repartir dans une autre direction vers l'autre bout de l'univers.
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 5

Cristina ne savait pas ce qu'elle pourrait lui dire pour le convaincre de la laisser participer à l'enquête. Elle voulait participer activement aux investigations, de n'importe quelle manière, elle voulait se rendre utile et pas seulement en répondant à des simples questions sur Matthew et sur la manip. Sans doute pour atténuer cet affreux sentiment de culpabilité qui la taraudait jour et nuit. Le rendez-vous était fixé à 14h. Il fallait qu'elle se montre sous son meilleur jour face à l'agent du FBI, qu'elle soit la plus collaborative possible pour qu'il ait confiance en elle. C'était facile à dire, mais autre chose à faire, surtout dans l'enceinte d'un commissariat de police gris et triste.
Elle entra en montant l'escalier qui trônait au milieu du trottoir. C'était la première fois qu'elle pénétrait dans ce bâtiment un peu sordide. Une sorte de guichet se trouvait sur la gauche, avec une femme en uniforme assise derrière le comptoir en faux bois, l'air plongée sur ce qu'il y avait sur son écran, peut-être un jeu sans intérêt. Une odeur étrange se dégageait tout autour, mélange de tabac froid et de nourriture, c'était presque agréable pour l'ancienne fumeuse qu'était Cristina.
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 4

Les résultats de l'autopsie arrivèrent quelques jours avant l'inhumation. Le corps de Matthew avait été transféré vers sa Californie natale, où John Kisko et Peter Haynes, comme la plupart des physiciens américains de XENO1000, ainsi que Giovanna Marsi, se rendirent pour lui rendre un dernier hommage. Cristina n'avait pas pu aller à San Francisco pour l'enterrement, à son grand regret. Mais ce jour-là, elle se jura qu'elle trouverait qui avait fait ça. Cristina avait décidé qu’elle retrouverait l’assassin de celui qui était devenu son ami, et qui lui avait appris tant de choses.
Matthew Donnelly, 47 ans, avait reçu un coup avec un objet contondant au niveau des vertèbres cervicales ayant provoqué une perte de connaissance immédiate. Son corps avait ensuite était soumis, durant environ cinq minutes, à une atmosphère appauvrie en oxygène, qui pouvait laisser croire à une anoxie accidentelle. La cause de la mort était une asphyxie, mais non accidentelle.
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 3

Ils commencèrent leur ronde par les salles jouxtant le sas d'entrée, des pièces de rangement de matériel et des salles techniques comme celle dédiée aux systèmes de ventilation et de climatisation. Ils décidèrent de parcourir les trois grands halls dans le sens classique, tout d'abord le hall A, puis le hall B et enfin le hall C.
Le brigadier Fumino découvrit un petit monde véritablement étonnant. Les gardiens n'étaient pas capables de lui expliquer à quoi pouvaient bien servir tous ces instruments, tous ces câbles, tous ces conteneurs et toutes ces baies bourrées d'électronique et d'ordinateurs. Le gendarme se croyait dans l'antre du docteur No des meilleurs James Bond. L'éclairage artificiel du hall qui formait une sorte de grande basilique à la voûte romane post-moderne se reflétait sur le sol en ciment peint en vert et donnait une atmosphère futuriste. Le hall A était le plus petit des trois, mais faisait comme les autres près de dix-huit mètres de hauteur, une vingtaine de mètres de largeur et pas loin de cent mètres dans sa plus grande longueur. Il y avait là plusieurs expériences de recherche de matière noire dont la première s'appelait DAMA, un acronyme qui signifiait simplement "DArk MAtter", matière sombre. (...)