Ça Se Passe Là-Haut

Ça Se Passe Là-Haut

L'infini se contemple indéfiniment.

Eric Simon

Astronomie, astrophysique, cosmologie, astroparticules...

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 16

Hooper avait fait le déplacement au centre de l’INFN, il voulait voir par lui-même le spectre gamma avec ce beau petit pic à 662 keV, caractéristique du césium-137, le principal résidu de fission nucléaire qu’on pouvait retrouver dans le sol dix ou vingt ans après la fuite radioactive d’une centrale ou une explosion nucléaire atmosphérique.
Cristina et Hooper étaient penchés sur l’écran. Cristina montrait les spectres gamma qu’elle venait d’analyser.
— C’est clair et net, sur les échantillons qui ont été en contact avec l’intrus, la brique de plomb et la porte de secours, ainsi que sur l’arme du crime, on voit le pic à 662 keV, et sur les autres échantillons témoins, il n’y est pas… Pour moi c’est évident, c’est la même personne qui a tué Matthew et qui est venue au Centre rôder autour du bureau de Pascali. Il doit s’agir de quelqu’un venant de l’Est : Ukraine, Biélorussie ou Russie… Il n’y a que des gens de ces coins-là qui peuvent avoir des niveaux de contamination en césium-137 visibles comme ça, non ?…
— Hmm…
Hooper regardait attentivement l’écran. Cristina montrait du doigt le pic de quelques dizaines de coups qui se trouvait à 662 keV.
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 15

Sept pourcents restant. Le panneau d’avertissement venait de recouvrir l’écran de Cristina.
— Déjà !, merde… se dit Cristina.
Elle savait qu’à ce niveau de charge, il ne lui restait que quelques minutes avant la mise en veille profonde. Elle était partie ce matin sans le chargeur de son laptop. Elle s’en était seulement rendu compte au labo souterrain en s’installant dans la salle de contrôle, et personne n’avait le même modèle de chargeur… Cristina se hâta de copier les fichiers sur lesquels elle était en train de travailler sur un répertoire partagé sur le réseau interne.
— Peter, est-ce que je peux utiliser ton portable ? Je suis en rade de batterie !
— Oui, vas-y, il n’est pas verrouillé ! répondit le jeune chercheur qui travaillait juste en dessous de la plateforme.
Cristina ouvrit l’ordinateur portable qui était déjà connecté au réseau. Puis elle développa l’explorateur de fichiers du système d’exploitation pour afficher les répertoires partagés. En cliquant sur les petites icônes des dossiers, Cristina fit un geste trop rapide, pas habituée à la vitesse de la souris qu’utilisait Peter et cliqua par inadvertance sur un dossier intitulé « work ».
Ce qu’elle découvrit sur l’écran lui fit comme une violente décharge d’adrénaline.
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 14

Le ciel était bas. Tom Hooper marchait d’un pas lourd en cherchant du regard l’immeuble numéro 27 dans cette rue grouillante de voitures. La température était fraîche pour un mois de mars à Genève.
Les bureaux de Grüber&Thorp se trouvaient au quatrième étage. Tom avait rendez-vous avec le responsable commercial de la zone Europe, un certain Hans Linetti. Après s’être présenté auprès de l’hôtesse d’accueil, il n’attendit que moins d’une minute avant d’être accueilli par un homme de grande taille, blond, qui portait son costume très cintré et arborait une cravate chatoyante. Pour rejoindre son bureau, ils traversèrent un long couloir où régnait un silence de cathédrale.
L’agent Hooper expliqua la raison de sa visite en résumant les faits qui s’étaient déroulés depuis le 24 février, puis en vint rapidement au fait.
— Ce que je souhaite clarifier, c’est l’éventuel lien qui pourrait exister entre le meurtre de ce chercheur au Gran Sasso et la fourniture de xénon. Nous savons qu’il existe de fortes tensions sur le marché du xénon liquide très pur, notamment dans le milieu des expériences scientifiques. Et la victime était votre contact pour l’expérience XENO1000, l’un de vos plus gros clients. Pour commencer, pourriez-vous me confirmer que les contrats de fourniture de xénon que vous avez passés avec XENO1000 ont été négociés par Matthew Donnelly ?
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 13

Grüber&Thorp refusait catégoriquement de dévoiler la teneur des contrats qu’ils avaient signé avec leurs clients. Pour savoir ce que XENO1000 avait négocié, il ne restait plus que deux solutions : hacker le fabricant de gaz liquides ou bien envoyer une taupe au sein de XENO1000.
Il fallait connaître tous les détails de l’offre qu’ils avaient faite à Grüber&Thorp pour pouvoir s’assurer de proposer mieux. Le fournisseur de matières premières et de gaz liquéfiés était un requin dans son genre, il vendait non seulement au plus offrant mais aussi au premier arrivé. Mais il faisait aussi le meilleur xénon liquide de la planète, celui qui avait le moins besoin de purification.
Comme l’activation des atomes de xénon par le rayonnement cosmique - ainsi que des traces résiduelles d’argon et de krypton - devenait importante lorsque la densité du gaz devenait elle aussi importante, c’est-à-dire lorsqu’il passait de gazeux à liquide, c’était dès cette phase qu’il fallait protéger le liquide nouvellement formé. Et ça, seul Grüber&Thorp l’avait compris et intégré dans sa chaîne de production.
Ils avaient installé une chaîne de distillation/concentration dans une ancienne base militaire suisse qui avait servi de centre de contrôle anti-atomique dans les années soixante-dix.
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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 12

La brique était toujours là. Georgi sourit et put pénétrer à nouveau dans ce lieu où se faisait l’une des sciences les plus intéressantes de l’époque mais qui pour lui n’était qu’un charabia auquel il ne comprenait rien du tout.
Il vit tout de suite qu’il y avait de la lumière qui provenait d’une pièce jouxtant le bureau de Pascali. Ce n’était pas bon signe.

Alessandra allait adresser la parole à Hooper quand il baissa la tête et plongea soudainement sa main pour prendre son portable qui vibrait.
— Merde ! C’est Cristina ! Ils doivent être là ! Venez ! Vite !
Hooper répondit à l’appel de Cristina sans préambule.
— On est dehors, on arrive, ne bouge pas, pas de bruit !
Ils se mirent à courir vers le bâtiment sombre.

— Vous savez de quel côté elle est la porte de secours du sous-sol ? demanda Hooper à Alessandra
— Non !... Il faut essayer les deux côtés, on n’a pas de temps à perdre, répliqua Alessandra.
Hooper réfléchit deux secondes puis abonda.
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