Ça Se Passe Là-Haut

Ça Se Passe Là-Haut

L'infini se contemple indéfiniment.

Eric Simon

Astronomie, astrophysique, cosmologie, astroparticules...

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 17

Hooper avait placé son casque sur sa tête pour écouter les moindres variations d’intonation dans la voix de Bob Fincher. L’enregistrement durait une heure trente-six exactement. Fincher avait accepté sans broncher que l’agent du FBI enregistre ses réponses.

— Connaissiez-vous Matthew Donnelly, de l’expérience XENO1000 ?
— Oui, je l’ai croisé à quelques reprises. Toute la communauté a été profondément choquée quand on a appris ce qui s’était passé au LNGS. C’est quelque chose d’inimaginable… J’ai rencontré Matthew pour la première fois il y a quelques années lors d’une conférence qui avait lieu en Californie, à Santa Monica je crois. Il travaillait pour XENO100, déjà avec le xénon. On était dans le même domaine. Quelques temps plus tard, la collaboration LXZ lui a même proposé de la rejoindre, mais Donnelly a préféré rester au sein de XENO.
— Et savez-vous pourquoi ?
— Je crois savoir que nous lui avions proposé une sorte de belle promotion, mais il voulait simplement continuer ce qu’il avait commencé avec l’équipe de Marsi en restant sourd à notre offre, peut-être par fidélité…

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Un nouvel indice sur l'origine des premiers trous noirs supermassifs

Nous en avons déjà longuement parlé ici, l'origine des trous noirs supermassifs est une énigme. Deux théories s'affrontent : soit ces trous noirs de plusieurs millions ou milliards de masses solaires sont nés à partir de trous noirs stellaires de quelques centaines de masses solaires qui ont ensuite grossi extrêmement vite par accrétion de matière et par fusions successives avec d'autres trous noirs, ou soit ces premiers trous noirs supermassifs sont nés déjà très gros, de 10 000 à 100 000 masses solaires, par effondrement gravitationnel de nuages de gaz et ont continué à grossir à une vitesse normale.

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 16

Hooper avait fait le déplacement au centre de l’INFN, il voulait voir par lui-même le spectre gamma avec ce beau petit pic à 662 keV, caractéristique du césium-137, le principal résidu de fission nucléaire qu’on pouvait retrouver dans le sol dix ou vingt ans après la fuite radioactive d’une centrale ou une explosion nucléaire atmosphérique.
Cristina et Hooper étaient penchés sur l’écran. Cristina montrait les spectres gamma qu’elle venait d’analyser.
— C’est clair et net, sur les échantillons qui ont été en contact avec l’intrus, la brique de plomb et la porte de secours, ainsi que sur l’arme du crime, on voit le pic à 662 keV, et sur les autres échantillons témoins, il n’y est pas… Pour moi c’est évident, c’est la même personne qui a tué Matthew et qui est venue au Centre rôder autour du bureau de Pascali. Il doit s’agir de quelqu’un venant de l’Est : Ukraine, Biélorussie ou Russie… Il n’y a que des gens de ces coins-là qui peuvent avoir des niveaux de contamination en césium-137 visibles comme ça, non ?…
— Hmm…
Hooper regardait attentivement l’écran. Cristina montrait du doigt le pic de quelques dizaines de coups qui se trouvait à 662 keV.
(...)

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 15

Sept pourcents restant. Le panneau d’avertissement venait de recouvrir l’écran de Cristina.
— Déjà !, merde… se dit Cristina.
Elle savait qu’à ce niveau de charge, il ne lui restait que quelques minutes avant la mise en veille profonde. Elle était partie ce matin sans le chargeur de son laptop. Elle s’en était seulement rendu compte au labo souterrain en s’installant dans la salle de contrôle, et personne n’avait le même modèle de chargeur… Cristina se hâta de copier les fichiers sur lesquels elle était en train de travailler sur un répertoire partagé sur le réseau interne.
— Peter, est-ce que je peux utiliser ton portable ? Je suis en rade de batterie !
— Oui, vas-y, il n’est pas verrouillé ! répondit le jeune chercheur qui travaillait juste en dessous de la plateforme.
Cristina ouvrit l’ordinateur portable qui était déjà connecté au réseau. Puis elle développa l’explorateur de fichiers du système d’exploitation pour afficher les répertoires partagés. En cliquant sur les petites icônes des dossiers, Cristina fit un geste trop rapide, pas habituée à la vitesse de la souris qu’utilisait Peter et cliqua par inadvertance sur un dossier intitulé « work ».
Ce qu’elle découvrit sur l’écran lui fit comme une violente décharge d’adrénaline.
(...)

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Meurtre au Gran Sasso - Chapitre 14

Le ciel était bas. Tom Hooper marchait d’un pas lourd en cherchant du regard l’immeuble numéro 27 dans cette rue grouillante de voitures. La température était fraîche pour un mois de mars à Genève.
Les bureaux de Grüber&Thorp se trouvaient au quatrième étage. Tom avait rendez-vous avec le responsable commercial de la zone Europe, un certain Hans Linetti. Après s’être présenté auprès de l’hôtesse d’accueil, il n’attendit que moins d’une minute avant d’être accueilli par un homme de grande taille, blond, qui portait son costume très cintré et arborait une cravate chatoyante. Pour rejoindre son bureau, ils traversèrent un long couloir où régnait un silence de cathédrale.
L’agent Hooper expliqua la raison de sa visite en résumant les faits qui s’étaient déroulés depuis le 24 février, puis en vint rapidement au fait.
— Ce que je souhaite clarifier, c’est l’éventuel lien qui pourrait exister entre le meurtre de ce chercheur au Gran Sasso et la fourniture de xénon. Nous savons qu’il existe de fortes tensions sur le marché du xénon liquide très pur, notamment dans le milieu des expériences scientifiques. Et la victime était votre contact pour l’expérience XENO1000, l’un de vos plus gros clients. Pour commencer, pourriez-vous me confirmer que les contrats de fourniture de xénon que vous avez passés avec XENO1000 ont été négociés par Matthew Donnelly ?
(...)